Un club de taekwondo alliant sport et soutien scolaire verra le jour à la prochaine rentrée scolaire dans la commune d’Anderlecht. L’occasion pour les jeunes anderlechtois d’exercer l’art martial en ayant aussi la possibilité d’être suivi dans leur scolarité. Derrière ce beau projet, nous retrouvons notamment Sidi Rachid Ait Hachem, éducateur de formation.

L’année 2018 sera la bonne pour Sidi Rachid Ait Hachem ! Le bruxellois ouvrira son club, le Club Central Taekwondo Anderlecht. « J’essaye depuis 2001 d’ouvrir mon club de Taekwondo, explique Rachid. Après avoir laissé tomber le projet pendant quelques années, nous ouvrons notre club en septembre prochain, avec Boujemaa Mezzi (trésorier) et Maghriouie Abdelilah (secrétaire), pour en faire profiter les jeunes de la commune. »

Boujemaa Mezzi – Rachid Ait hachem – Abdelilah Maghriouie

La commune bruxelloise a joué un rôle important dans la création du club. « L’une des difficultés rencontrée a été de trouver une salle. L’année dernière, nous proposions du Taekwondo dans une salle de la commune en tant que bénévoles. La commune d’Anderlecht était contente de l’engouement de ce sport pour l’année écoulée. Cependant, nous pouvions poursuivre notre activité dans la salle si nous continuons sous statut d’asbl. C’était l’occasion à ne pas louper pour mettre le projet sur pied. Nous avons donc entamé les démarches pour donner à notre club le statut juridique d’asbl. Heureusement, je travaille à mi-temps comme éducateur pour m’occuper de la création et la future organisation du club (rires). »

Le 1er juin dernier, le CCTA a obtenu sa reconnaissance auprès de l’ABFT. Les entrainements se dérouleront le mercredi et le samedi de 15h à 16h30 – Rue du Chimiste 37 – 1070 Anderlecht. Un troisième jour d’entrainement est en cours de négociation.

Un projet hors du commun

Au-delà du projet sportif, les fondateurs du club anderlechtois ont souhaité développer un autre projet. « Nous avons décidé d’apporter un soutien scolaire aux jeunes qui en ont besoin. Combiner le Taekwondo et l’Ecole des Devoirs nous tenait vraiment à cœur. C’était aussi une de nos ambitions en ouvrant ce clubEn tant que club de sport, on se doit de prêter attention à la scolarité des enfants. Faire seulement du taekwondo n’est pas suffisant selon moi. Avec les différentes casquettes de travailleurs sociaux (éducateur et médiateur scolaire) que l’on possède avec les co-fondateurs, on se doit de les exploiter et de les développer. »

Les fondateurs ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Parmi leurs objectifs, on note notamment :

  • La participation à des compétitions avec les affiliés qu’ils estimeront être prêts.
  • Une des ambitions personnelles de Rachid est de former des futurs champions.
  • Ils souhaitent également travailler en collaboration avec les écoles de la région pour lutter contre le décrochage scolaire. Mais également se rendre une fois par semaine dans chaque école en proposant sous forme de jeu, une initiation au Taekwondo.
  • Une vision d’entraide avec les autres clubs anderlechtois est envisagée afin de créer un réseau de clubs pour développer tant le sport que le soutien scolaire.

La discipline, le respect de soi et de l’autre, la confiance en soi et la transmission de l’expérience des co-fondateurs du club seront les maîtres-mots de ce nouveau club bruxellois. Nous leur souhaitons la bienvenue et une longue vie au sein de la grande famille de l’ABFT. Mais surtout beaucoup de succès dans leur nouvelle aventure et leurs futurs projets.


Qui es-tu Sidi Rachid Ait Hachem ?

Anderlechtois et âgé aujourd’hui de 44 ans, Rachid voit le jour au Maroc. Il commence le taekwondo à Rabat en 1985. « Un jeune d’une vingtaine d’années de mon quartier m’a repéré et m’a accompagné jusque chez mes parents pour leur dire que j’étais bon en taekwondo. J’ai évolué dans un club jusqu’en 1992. Suite à un déménagement, j’ai dû changer de club pour ensuite continuer à exercer le taekwondo de 92 à 98 avec le même maître et dans le même club jusqu’à ma ceinture noire. » En 1996, avec les encouragements de son maître, Rachid se tourne vers l’arbitrage. Il aura alors la chance d’arbitrer plusieurs compétitions nationales au Maroc.

En arrivant en Belgique, il lui a été difficile de trouver un club quand on ne connaît personne. « J’ai trouvé un travail d’éducateur à temps plein, il était aussi difficile de concilier le travail et le sport. J’ai suivi les cours généraux de l’ADEPS pour être Moniteur. En 2001, j’ai voulu ouvrir un club mais des aléas, on fait que ce n’était pas possible. Et parfois c’est en oubliant un projet que quelque chose va le faire revenir et permettre de le mettre sur pied. »
C’est en juin 2017 que ce moment est arrivé, après avoir quitté son poste d’éducateur d’aide à la jeunesse à Saint-Gilles, il a revu un des fondateurs actuels de son club. « Nous nous sommes connus au Maroc. Il m’a remotivé pour recommencer le sport. En allant vers la salle de la commune d’Anderlecht pour refaire du sport comme du fitness. Et par curiosité, nous avons appris qu’il n’y avait pas de professeurs pour donner des cours de taekwondo. Nous avons donc sauté sur l’occasion. La suite vous la connaissez, nous avons commencé l’activité en bénévolat avec la commune en septembre 2017. »

Article Debora Romeyns