Le temps d’une journée au parlement, les membres de la commission du para-taekwondo ont eu l’occasion de faire connaitre cette discipline paralympique et leurs ambitions futures.

Le 8 février dernier, le para-taekwondo a foulé un terrain bien différent que celui des aires de combat. C’est au parlement bruxellois que Mahmoud Alayyan, président de la Commission Para-taekwondo de l’ABFT et son frère, Ahmed Abdel Hadi, ont été invités à faire connaître leur discipline et les exploits de leurs sportifs extraordinaires, comme les appelle Mahmoud.

Au programme de la journée, les frères bruxellois, présents en tant que représentants de l’ABFT, ont pris la parole face à un public plus hétéroclite qu’à son habitude. En effet, ils se sont retrouvés face à la présidente du Parlement francophone bruxellois, Julie de Groote, aux ministres, aux députés et leurs collaborateurs ainsi qu’à La Ligue Handisport, présents au parlement. L’occasion pour ces deux passionnés de faire connaître et découvrir leur amour pour le para-taekwondo. « Le temps d’une journée nous avons pu exposer et prouver à l’hémicycle du parlement que le para-taekwondo existait bel et bien en Belgique, se réjouit Mahmoud. Mais également que les couleurs belges sont bien représentés au niveau européen et mondial de la discipline »,

En 2017, on note notamment leur présence au championnat d’Autriche, au championnat du Monde avec une 5ème place et une 3ème place en championnat d’Europe pour Saaber Bachir (HYPERLIEN)

Une journée pour changer les choses

Face  à  ce large public pouvant faire bouger les choses à leur échelle, le discours de Mahmoud et Ahmed a d’abord été basé sur la création du para-taekwondo en Belgique. Pour ensuite parler des possibilités, et surtout de leurs envies, de faire progresser l’art martial. « Grâce à cette journée, nous avons pu faire passer un message et tenter de faire évoluer la discipline dans les régions belges. Actuellement, présent qu’en région bruxelloise, il est difficile d’exercer ce sport quand une personne atteinte d’un handicap habite Charleroi ou Arlon. Notre objectif à plus long terme serait que plus de personnes s’adonnent aux formations de para-taekwondo données par l’ADEPS, la LHF et l’ABFT. Il faut savoir que c’est très facile d’ouvrir une section de para-taekwondo dans son club. Une personne ordinaire n’est pas une personne extraordinaire, il faut être beaucoup plus à l’aise,  plus calme, être ingénieux au niveau des entrainements… Coacher une personne porteuse d’un handicap demande donc du temps, de l’énergie et de l’attention. Sans ces formations, c’est quasiment mission impossible. Le fait de recevoir le soutien du parlement, c’est donc très important, pas seulement pour la Fédération mais aussi pour la reconnaissance des sportifs porteurs d’un handicap mental ou physique.»

Les ministres et les députés ont donc pu prendre conscience des améliorations à apporter au para-taekwondo mais aussi aux différents sports paralympiques présents au parlement, notamment en matière d’accessibilité des salles de sport.

Des ambitions à la hauteur de leur dévouement

Même s’il faudra un peu temps avant de voir les choses changées, ce n’est pas pour autant que les frères ne nourrissent pas de belles ambitions. « Nous souhaitons participer aux Jeux Paralympiques de Tokyo en 2020 et de Paris en 2024. Mais il ne faut pas oublier que si nous en sommes déjà là aujourd’hui, c’est grâce à la Fédération. Notre sœur est atteinte d’un polyhandicap et nous avons voulu lui donner la possibilité de pouvoir pratiquer ce sport. La Fédération a pu nous soutenir et nous aider à créer notre asbl, qui à l’heure actuelle compte une quarantaine d’affiliés de 3 à 45 ans, et participer à des compétitions belges et internationales. »

Depuis la création de leur club, il y a 4 ans de cela et le premier en Belgique (AMA TKD GYM), Mahmoud et Ahmed donnent de leur temps et de leur personne pour améliorer et porter au plus haut le para-taekwondo en Belgique et au niveau européen et mondial. L’ABFT est fière d’avoir ces deux passionnés dans ses rangs. Mais également de pouvoir soutenir ce beau projet qu’est le para-taekwondo.

Article de Debora Romeyns